Réédition d'un ancien billet, bonne lecture !
Ce n'est pas parce qu'on est Merepoule qu'on n'ouvre pas le bec ! Une fois de plus, je ne vais pas me faire que des amis dans la basse-cour de la parentalité positive, du maternage proximal, de la bienveillance avec un grand B (à croire que nous sommes majoritairement malveillants), de l'alternatif pédagogique, du coopératif, du participatif etc, etc, etc...bref des grandes tendances du moment...Tendances qui ne sont pas mauvaises en soi bien au contraire mais qui confèrent par moment à l'indigestion...Une poule malade, ce n'est pas beau à voir!
Entendons-nous bien, je ne ferais pas ici l'éloge de l'insulte et de la fessée, faut quand même pas exagérer ! Quelques précautions de rappel avant la poursuite de ce billet : nous sommes bien d'accord que les vociférations, les humiliations, les coups, les insultes ne sont pas l'objet de ma prose, ils ont toujours été combattus au poulailler.
Non, non, je parle simplement de se fâcher. Oui, la vieille (enfin pas si vieille tout de même, hein...et non, je n'ai pas connu les trains à vapeur, merci mon poussin...) rombière de basse-cour voudrait remettre un peu à l'honneur cette action défraîchie : se fâcher. Attention, il ne s'agit pas de se transformer en harpie du premier jour de soldes ! Non ! Nous parlons bien de hausser un peu le ton, de se montrer ferme voire très ferme, limite bornée avec notre progéniture.
Je ne sais pas vous, mais je suis frappée par l'incapacité de plus en plus fréquente des parents à se fâcher tant on les a culpabilisés. L'autre jour, j'ai lu comme conseil pour parents débutants en bienveillance et positivité que lorsque l'enfant vous énervait, vous pouviez crier dans un coussin pour vous calmer...et là, je me suis projetée : si l'enfant m'énerve vraiment c'est qu'à priori, compte tenu de ma patience, bientôt légendaire (...!), il a largement dépassé les bornes. Il ne m'est encore jamais arrivé de partir à toute vitesse devant l'enfant qui serait, j'imagine, médusé, à la recherche du coussin le plus proche pour hurler dedans ! Non, en général, je n'hurle pas non plus sur l'enfant mais, sans aucun sentiment de culpabilité, JE ME FÂCHE.
C'est à dire que monte la voix (sans hurler, non plus. Relire le début du billet), j'explique rapido presto le pourquoi du comment, je le somme de stopper tout de suite et/ou je sanctionne (évidemment, cela suppose au préalable de dire ce que l'on fait et de faire ce que l'on dit ; cela évite de passer pour des adultes peu fiables). Bouh...la vilaine maman...! Oh, les poules, ce n'est plus ce que c'était ! Mais ce n'est pas vrai que chez les poules...tous les mammifères "se fâchent" à leur façon avec leurs petits et parfois assez durement ! Nous ne faisons pas exception.
Et bien oui, je ne culpabilise pas de me fâcher parce que c'est mon rôle d'adulte et de parent. Je ne cherche pas à exercer un pouvoir arbitraire jouissif du haut de ma toute puissance illégitime parce qu'au seul motif que je serais plus vielle que lui... (et non, je n'ai pas connu non plus les dinosaures, mon poulet !)...ben, non...ce n'est pas pour ça...Ah non?
En me fâchant, en montant le ton, je montre à l'enfant qu'il est allé trop loin, je lui montre (remontre et reremontre et rereremontre et...enfin, vous avez compris le principe) des repères et des limites clairement définies, je coupe cours à toute tentative de négociation épuisante pour tout le monde. En acceptant d'être mère, j'ai accepté de prendre l'autorité de la couvée. Il s'agit non pas de violence, non pas d'autoritarisme qui seraient tout deux néfastes dans la construction des enfants mais d'autorité toute simple. C'est à dire que mes enfants sont placés sous mon aile protectrice et que de ce fait, je me dois de leur dire ce qui est bien et ce qui est mal, ce qu'ils doivent faire et ce qu'ils ne doivent pas faire. La plupart du temps, les limites sont posées dans le calme et les explications. Le parent est le pilier stable qui dit et répète la règle jour après jour. Et parfois, pour qu'ils l'entendent bien, faut parler plus fort.
Papacoq et Merepoule restent les chefs du poulailler, c'est à dire ceux qui ont l'expérience(ce qui participe de la légitimité) d'une part et ceux qui éduquent les enfants, notamment à contrôler leurs pulsions.
Bien entendu, dans le monde formidable des B.B (Bisounours Bienveillants), l'éducation se fait sans heurts. Bien entendu, dans la vraie vie aussi, la discipline, l'apprentissage des règles peut se faire dans le calme (si si) mais faut pas rêver : il n'y a pas d'éducation sans conflits quel que soit le désir qu'on en aurait...
Même si on veut à tout prix éviter les conflits, ils arriveront parce que l'enfant a besoin de se mesurer à l'adulte, de savoir qui est le plus fort et s'il peut compter sur nous. On peut le regretter mais c'est comme ça, mieux vaut l'accepter : il va falloir se fâcher de temps en temps et c'est normal.
Pour approfondir votre réflexion, vous pouvez relire
Commentaires
ma 12 ans, à voulu un portable, comme elle a payer elle même la chose, et que l'abonnement n'est que de 2€ , nous avons accepté , un peu a contre coeur mais
-habitant à la campagne le peu d'amies qu'elle a , elle communique comme ça .
- ensuite le fait d'être différente , à cause de l'ief la pesait un peu , bref nous avons accepté pour plein de raison
mais sous conditions,
1 être poli
2 avoir une utilisation normale donc pas le soir etc...
J'ai appris qu'elle avait regardé une vidéo "pokémon" ( là sur le coup ça va) un soir à 22h . Ni une ,ni deux, j'ai pris l'ordi et bloquer les connexion sur le dit portable entre 22h et 9h du matin , mais sans lui dire .
La demoiselle, n'a pas aimé la surprise quand elle l'a découverte d'elle même .
bref , elle a boudé etc... et a décrété de ne plus me dire bonjour , ahhhh mère poule aussi c'est fâché, ça fait déjà 3 jours qu'il est dans mon bureau
depuis elle me dit bonjour, pour le récupérer, pas de bol, je fais la différence entre un vrai bonjour et un forcé .
Et bien tu vois j'ai même pas eu besoin de crier ce jour là mdrrrr
Tout ce que nous apportons aux enfants sont des privilèges et donc peuvent être retirés, elle se rappellera longtemps de cette leçon . Ici je ne parlemente pas , quand je dis on y va c'est maintenant pas dans 1h, je vais le dire 1 fois, 2 fois mais la 3ème c'est généralement par la peau des fesses mdrr
Je veux bien être "bienveillante" mais pas l'esclave de mes enfants , et je ne veux pas avoir à hurler dans ces pauvres coussins qui n'ont rien fait , en plus
Et je sens bien combien cette fermeté, cette capacité à tenir bon est indispensable pour qu'ils grandissent, ce même si c'est parfois compliqué et même s'ils nous mettent régulièrement face à nos propres incohérences.
Attention, je ne légitime pas la maltraitance et suis fermement contre. En revanche, je suis fatiguée d'entendre n'importe quoi.
D'ailleurs la maltraitance n'est pas aussi binaire que : violence physique, insultes = maltraitance et réciproquement. Des enfants sont élevés avec fessée et langage populaire, mais avec tellement d'amour et de communication qu'on ne peut parler de maltraitance. Tandis que, sans vulgarité et sans violence physique, on peut détruire quelqu'un. Je pense, par exemple, à l'éducation de Romain Gary, telle qu'il la décrit dans La promesse de l'aube.
Chloé
donc je ne sais pas si je suis d'accord, MAIS j'apprécie de genre de billets justement parce qu'ils ouvrent d'autres voies aussi, permettent de remettre en question certains points, de les relativiser, bref, à tout le moins de s'interroger dessus. Or c'est un des soucis avec l'aspect dogmatique de l'éducation bienveillante que j'évoquais justement dans mon dernier article : il ne permet pas toujours la liberté du cheminement, et sacralise tellement certains points qu'il peut insécuriser totalement les parents qui ont le malheur d'être humains, voire le toupet de les questionner.
donc voilà, merci !
Marre de voir des parents comptabilisés par leur enfant qui croit que tout lui est dû!
Je voulais donner un exemple rapide et incontestable du peu de fondement de leurs théories culpabilisantes, mais il y a bien d'autres points dont je pourrais parler.
Chloé
Chloé
Enfin bon, je connais même des B.B. chez les propriétaires de chien, l'autre jour je me suis fait remonter les bretelles par la propriétaire d'un chien qui n'arrêtait pas de me tourner autour parce que j'avais de la nourriture et au bout d'un moment je me suis énervé et j'ai haussé le ton, la maîtresse du chien m'est tombée dessus "oh mais faut pas lui parler comme ça hein...".
Ca me fait penser aussi à tous ces trucs qui circulent sur internet où on t'explique que faut apprendre que dans la joie et l'amusement et jamais dans la contrainte. Faut trouver un équilibre quand même parce que la vie justement est faite de plein de contraintes et que si on apprend pas à nos enfants à faire avec ça va pas les aider, surtout aussi qu'un enfant apprend beaucoup aussi de la frustration... enfin bref, vaste sujet.
Merci de remonter ces billets ça me permet de découvrir ton blog peu à peu.
Moi ce qui me fâche c'est que tu te sentes obligée de mettre tellement de précisions. ça en dit long sur le climat de jugement et d'assimilation entre la discipline et la maltraitance. Dans une société au sens large où tout se vaut il est mal vu de dire que qqch est mal. C'est fou quand même.
Cet article entre en résonance avec mes réflexions ces temps-ci. Merci. Aude
Et un grand (très grand) merci ! Je commence ief avec mes deux enfants de 4 et 5 ans et j'ai trouvé sur votre blog pleins d'idées qu'ils ont adorées.
Mais ce billet, en particulier, me fait du bien.
A force d'entendre (ou lire) sur la bienveillance, j'en étais venue à ne plus l'être avec moi même.
M'en voulant de hausser le ton, ou de refuser de moyenner sur certains sujets, je culpabilisais puis j'étais en colère après moi en voyant bien qu'il fallait quand même poser des limites et des règles... Du coup je culpabilitais d'avoir trop voulu être "parfaite".
A force, on se sent perdue, pire... On se sent incapable.
Alors,oui, ça fait beaucoup de bien de lire que juste se fâcher, c'est normal. Et même, nécessaire.
Et qu'on est pas juste une personne bizarre et mauvaise qui ne comprends rien et qui n'arrive a rien de bien (Il m'est arrivé de le penser au début, avant de reprendre mes esprits et de la distance par rapport à cette bienveillance de Bisounours)
Je continue ma découverte de votre blog avec toujours autant de respect pour vos idées, votre travail et en bonus, un peu plus de sérénité gagnée.