Grand principe montessorien auquel j'adhère, mais...pas mes enfants....!
Dans l'absolu, je trouvais absolument génial cette vision des choses et sa mise en pratique très compatible avec mon multiniveau. Mais ces années d'expérience IEF ont eu raison de ce beau principe : au poulailler, ça ne fonctionne pas très bien, l'auto-contrôle !
Il y a une explication tout à fait rationnelle à ce dysfonctionnement : mes enfants trouvent l'auto-correction fastidieuse. Je leur en demande beaucoup pendant la journée. Les journées sont rythmées. Il y a beaucoup de séances très courtes (parfois à peine 5 minutes) et très variées. Mais qu'elles soient courtes ou longues, la réalisation du travail demandé mobilise l'enfant tout entier, si bien qu'arrivé au bout de la tâche, il n'a pas envie de se relire et de se corriger...enfin, parfois oui, parfois non mais la plupart du temps non...
Si bien que suivant le travail, s'offrent à moi plusieurs solutions :
1) proposer qu'il se corrige lui même (sait on jamais !) avec le matériel adapté
2) faire une correction commentée, avec l'enfant, aussitôt le travail terminé. Plutôt que de forcer l'enfant à se corriger, nous refaisons tout de suite ensemble le travail "râté". Par exemple, mon poulet fait une soustraction au tableau pendant que je fais autre chose. Dès qu'elle est terminée, je viens voir le résulat, en cas d'erreur nous la refaisons ensemble en expliquant aussitôt au tableau.
3) être présent au moment de l'éxécution du travail pour commenter et interroger l'enfant au moment où il s'apprête à faire une faute.(en dictée par exemple)
4) proposer qu'il fasse la correction à un autre moment
Mes enfants ne doivent pas être comme ceux décrits par Maria Montessori : constater par eux-mêmes qu'ils ont réussi un travail ne les met pas en liesse...ils sont contents certes, mais ils aiment avoir mon avis et mon encouragement, ils aiment donner une valeur à leur travail (mes aînés me réclamaient des notes alors que je ne voulais pas en mettre ! Ils voulaient pouvoir se situer). Ils savent interpréter leur travail, ils savent estimer la qualité de ce qu'ils font, ils se notent eux-mêmes mais ils ont besoin d'avoir aussi ma notation à côté (souvent moins sévère que la leur !). Ils n'ont jamais travaillé uniquement pour eux-mêmes, ils se passionnent pour un tas de choses mais ont besoin de partage et de reconnaissance.
J'ai donc appris à accepter leurs caractères qui ne correspond pas à ce que j'ai lu dans les livres...et à dispenser des félicitations et des encouragements, à chercher des paroles postives et bienveillantes pour chaque jour et pour chacun- car sinon ce serait très dur pour celui qui ne peut recevoir aucune félicitation...
Commentaires
Le principe des félicitations concernent uniquement les enfants de 3 à 6 ans. Vers 6-7 ans, l'enfant à besoin de compliments, il a besoin de se reconnaître au sein d'un groupe et d’être valorisé en tant qu'individu faisant partie d'un groupe. Donc à l'échelle IEF, on peut féliciter un enfant sans non plus rentrer dans des félicitations exagérées mais plutôt des félicitations constructives comme par exemple : '' Regarde ce que tu as réussi par toi-même.'' ou encore '' Tu peux être fière de toi !''.
Pour l'auto-correction, c'est une tâche de plus mais qui au final fait entièrement partie de l'activité car en se corrigeant l'enfant apprend encore et encore et réalise de nouvelles choses encore et encore. Ce que je te conseillerai c'est de les laisser de temps en temps les faire seul ou sinon de rester avec eux pour la faire. Je sais, pas toujours simple quand on a beaucoup d'enfants. Courage, j’espère que tu trouveras la solution adaptées à tes enfants et ton organisation.
Merci pour ces partages qui font réfléchir, au delà du sujet abordé, sur nous même et notre façon d'être
Passe une bonne journée :)
:)