Devant l'Assemblée

Voici l'intervention de Jacques Bompard devant l'Assemblée :


Est-il encore besoin de ressasser les arguments que des millions de manifestants ont déjà clamés sous vos fenêtres ? Le gouvernement fait la sourde oreille. Il préfère rester claquemuré sous les ors des palais de la République. Dehors la foule gronde, gazée, battue par les forces de l’ordre, et les ministres la méprisent encore !
Votre projet de loi, Madame Taubira, est inique ! Il a soulevé la juste indignation des Français. Car aujourd’hui, votre projet ne rassemble plus la majorité de l’opinion. Le dernier sondage en date est clair : 55% des Français vous somment de mettre fin à vos rêves fous, et de revenir à davantage d’humilité.

Un enfant, Madame Taubira, est toujours le fils d’un père et d’une mère. Vous pourrez autoriser tous les tripatouillages génétiques, vous pourrez falsifier la filiation, vous pourrez occulter la vérité aux enfants, mais il serait temps que vous regardiez en face ce que vous faites ! Dans votre esprit, il n’y a que des théories fumeuses et des spéculations pernicieuses qui sont le fruit d’une hallucination collective.

Changer un homme en femme, une femme en homme, avec la possibilité d’un entre-deux mal déterminé. A quoi cela rime-t-il ? Cela rime à la dénaturation du mariage, à la destruction de la famille, à la mutilation de l’humanité ! Il est un homme, et une phrase, dont vous, socialo-mondialistes devriez vous souvenir ! Jaurès disait qu’à celui qui n’a rien, il reste la Patrie. La Patrie, madame, c’est la terre des pères, c’est la terre d’une famille, et d’une lignée ! La famille, alors que vous jetez le pays dans une crise effroyable, c’est tout ce qu’il reste aux plus vulnérables. La famille, liée par la filiation et les liens du sang, c’est le premier lieu de la solidarité, c’est le dernier recours des prolétaires, face à l’abandon de l’Etat que vous orchestrez.

Votre prétendu mariage n’est qu’une triste farce. Il est l’annonce effrayante d’une société post-moderne qui n’aura pour seule aspiration que la jouissance. Hélas ! La réalité que vous ignorez vous rattrapera. Le mariage n’est pas une question de romantisme et d’amour dégoulinant. Le mariage a une vocation qui est claire : procréer dans un cadre familial. Cette réalité, je le sais, est rude pour vos esprits amollis.

Non, la justice, ce n’est pas votre monde idéal et angélique où il sera bientôt possible d’acheter, et de jeter des bébés à sa convenance, selon son bon plaisir. Car derrière votre nouvel assaut contre les fondements de la société, c’est une kyrielle de mesures qui arrive. Bientôt, nous les verrons, ces « mariages » à plusieurs, ou avec son n’importe quoi préféré du moment ! Tout cela au nom de l’amour et du sacro-saint plaisir. Une société juste, Madame Taubira, c’est une société d’ordre et de libertés. Votre loi, Madame Taubira, c’est une loi dissolvante et totalitaire.

Vous refusez obstinément d’ouvrir le moindre dialogue avec les opposants à ce projet de loi de dénaturation du mariage. Le Président de la République a refusé d’entendre les millions de manifestants qui ne cessent de défiler pacifiquement depuis maintenant six mois. Vous avez orchestré un véritable coup d’état légal au Sénat, sous les yeux éberlués, voire complices, des groupes d’opposition. Vous avez décidé d’accélérer la deuxième lecture à l’Assemblée nationale en bousculant le calendrier. Vous nous avez imposé le temps programmé pour l’examen du texte en deuxième lecture. Les députés non-inscrits, dont je fais partie, seront ainsi dans l’impossibilité de défendre le moindre amendement lors de l’examen du texte. J’en ai déposé plus d’une cinquantaine mais ne pourrai en défendre aucun. Comment peut-on exercer son travail de député normalement ? C’est un véritable passage en force !

Dans le même temps, tous les sondages montrent que l’opinion est majoritairement contre votre projet de loi. 55 % des sondés disent y être opposés comme je vous l’ai déjà rappelé. Votre gouvernement ne recueille plus que 16 % d’opinion favorable selon un sondage récent. Les manifestations sont désormais quotidiennes. Votre seule réponse est désormais la répression policière. Dimanche soir, vous avez mis en garde à vue pendant plus de 17 heures 67 jeunes pacifiques qui campaient près de l’Assemblée, sur une place qui accueille des manifestations quasi-quotidiennes. Dimanche soir toujours, un cameraman de la télévision russe a été arrêté alors qu’il filmait une scène de rafle devant la salle Pleyel. La batterie de sa caméra lui ayant été confisquée, il a porté plainte auprès de l’Inspection générale des services.

Hier soir encore vous avez ordonné aux forces de sécurité de violenter des Français qui étaient assis paisiblement sur l’esplanade des Invalides, sous les yeux de plusieurs députés de la Nation. Certains manifestants, assis dans l’herbe, ont été garrotés et trainés par les cheveux ou la bouche. Un manifestant a été tabassé sous les yeux de mon collègue Poisson puis attrapé par les testicules. Le médecin urgentiste lui a accordé deux jours d’ITT et il a décidé de porter plainte.

Ces quelques exemples sont loin d’être exhaustifs mais très représentatifs de votre dérive anti-démocratique et totalitaire. Votre régime est en train de sombrer dans la brutalité policière. Ressaisissez-vous ! Vous ne pouvez pas continuer sur cette voie et vous contenter d’organiser des rafles d’opposants. Les fonctionnaires de police affectés au commissariat de la rue de l’Evangile, où sont parqués vos prisonniers politiques, ont témoigné de leur ras-le-bol devant le sale boulot que vous leur demandez de faire.

Jusqu’où irez-vous ? Attendez-vous que la police refuse d’obéir à vos ordres absurdes ? Attendez-vous qu’il y ait un mort pour accepter d’entendre enfin la colère populaire ? Cessez de mépriser les Français ! Sortez par le haut de cette crise en soumettant votre texte à un referendum. Le referendum est désormais la seule solution pour sortir la France de cette crise majeure dans laquelle vous l’avez fourvoyée. C’est le seul moyen de rétablir démocratiquement la concorde nationale. Cessez d’avoir peur du peuple, écoutez le, tout le monde en sortira grandi !"

Commentaires

Grandir au Nid a dit…
Merci monsieur Bompard...
On ne lâche rien !