Ce billet (2012) est malheureusement toujours d'actualité. Il s'adressait à Vincent Peillon, ministre de l'Education Nationale de l'époque. Il colle étrangement aux temps actuels...
trouvée ici
la lecture
Qu'apprenons nous ? Tout comme les résultats des tests PISA, le score des petits français au dernier PIRLS-comprenez Programme International de Recherche en Lecture Scolaire- est en déclin, nous rangeant au-dessous de la moyenne européenne ! Et plus surprenant encore, on s'étonne de ces résultats??!!
Alors quoi ? les pédagogies scientifiques de ces
Comment résoudre le problème ???
Un intervenant du café pédagogique, entendu sur France Inter, a LA solution : il faut plus de moyens ...! Quoi, encore?! Oui, oui, il faut plus de professeurs et plus de moyens notamment en zone prioritaire- qui comme leur nom l'indique ont déjà plus de moyens que tout le monde...- Ah , l'argent, le nerf de la guerre. Voilà Monsieur le Ministre, y'a qu'à remplir davantage le tonneau des Danaïdes...tellement simple !
trouvée ici Mais il faudrait tout de même que vous m'expliquiez comment nous n'arrivons pas à apprendre à lire à des classes de 25 30 enfants quand fût un temps, pas si lointain, où nos parents et grands-parents à bien souvent 45 enfants par classe y parvenaient ...Comment dans certains pays africains, nous voyons des classes de 70 enfants apprendre à lire et à écrire en français avec une orthographe et un vocabulaire qui devraient nous faire pâlir de honte? Nous savons bien là que ce n'est pas une question de moyens !!!
Je m'étonne, Monsieur le Ministre qu'à aucun moment, les pédagogistes ne s'interrogent sur l'efficacité des méthodes utilisées. Voilà un changement qui pourtant ne coûterait rien à l'Etat ; et tous, parents, éducateurs, pédagogistes de tout poil, politiques, scientifiques, savons bien que là est LA solution. La méthode syllabique est la seule qui vaille, la seule qui permette à un effectif d'enfants quel qu'il soit d'apprendre à lire efficacement. Partir de la lettre pour arriver à la phrase (lettre-syllabe-mot-phrase), cela tient du bon sens ! Ces méthodes existent sous forme de différents manuels, il suffit de les utiliser imposer !
Nous savons que la qualité des apprentissages est directement liée à ce qui se passe dans les familles. L'école ne peut prendre en charge la démission de certains parents, l'aculturation, l'éclatement de la cellule familiale mais elle peut en revanche utiliser des méthodes simples et éprouvées pour donner un maximum de chances à un maximum d'enfants. Rendez-vous à l'évidence, Monsieur : vos pédagogistes mégalos ont réussi à crétiniser nos enfants et surtout à agrandir considérablement le fossé des inégalités ! Ceux qui maîtrisent le français sont ceux qui ont reçu ces méthodes à la maison ou dans les écoles privées...!L'intégration et l'enracinement ne peuvent se faire sans la maîtrise de la langue!
Savez-vous, Monsieur le Ministre, qu'entre 1967 et 2001, nos élèves de primaire ont perdu une année complète de français au profit de l'apprentissage d'une langue étrangère (pour lequel il y aurait beaucoup à dire), l'éducation au développement durable, à la santé, l'informatique, la sécurité routière et prochainement la lutte contre les stéréotypes sexistes. Ne pourrait-on pas redonner à nos enfants des horaires de français décents ? Cela ne coûterait pas un centime à l'Etat.
Oserai-je, Monsieur, ajouter pour conclure que lors de ma formation à l'IUFM, on ne m'a jamais appris à apprendre à lire ...
Commentaires
tu l'envoies j'espère ?
Je t'embrasse ainsi que toute ta smala !
1. Les tests PISA sont à remettre dans leur contexte : notre langue ne possède pas une correspondance phonème-graphème systématique, comme dans certains pays européens, dans lesquels il est donc beaucoup plus facile d'apprendre à lire et à écrire ! De plus, avez-vous lu ces tests ? Celui d'il y a 3 ans parlait d'une espèce d'oiseau rare (pour ma part, je ne connaissais pas) très répandu sur les côtes nordiques... Les sujets sont tirés au sort... La dimension CULTURELLE de l'écrit compte aussi. Nos pauvre petits français n'ont pas compris de quoi on parlait d'un bout à l'autre de la dictée...
2.Certes, il faut s'interroger sur les méthodes utilisées, et comme vous, j'ai beaucoup souffert de ne rien apprendre à l'IUFM, que ce soit en terme de méthode de lecture ou autre... (sérieusement, mon année de PE2 fut la plus traumatisante DE MA VIE, après une année de préparation au concours absolument jouissive et une obtention du concours haut la main). Voilà certainement une des raisons pour lesquelles je me rue (avec succès, chouette) sur les pédagogies alternatives aujourd'hui. Cependant, ne crachons pas dans la soupe : des moyens, il en faut ! Et en RAR, encore plus (et cessons de faire sortir de RAR des établissements qui ont besoin d'y rester !) Y avez-vous travaillé ? La référence au modèle africain, c'est rigolo, mais avez-vous été travailler dans une classe africaine ? Moi oui, dans le cadre d'un échange : les modèles culturels ne sont pas comparables, il ne s'agit pas de dire "heureusement"ou "malheureusement", c'est comme ça. Pas une mouche ne vole,il y a effectivement plus de 50 élève assis en rang d'oignons et l'instituteur demande :""Qu'est-ce que l'amour pour vous ?". Et les élèves, imperturbables, de 5 à 10 ans, de lever la main poliment pour parler de sentiments ou de sexualité... Une autre culture !! Cessons de comparer !
3. Pitié, arrêtons d'idéaliser les temps de nos grands-pères ! Mais sans doute est-ce là un de nos plus grands points de désaccord... J'ai lu des cartes postales de poilus qui n'avaient rien à envier aux écrits des enfants de nos cités, alors STOP les fantasmes régressifs !!
4. Vous savez comme moi que la polémique autour des méthodes de lecture a été crée de toutes pièces en 2006 par les médias, et que le grand public s'en est emparé joyeusement (qui se contrefoutait de cette question auparavent, d'ailleurs). Non ? Quelle autre méthode que syllabique avez-vu pratiquer dans vos années d'enseignement ? La méthode globale existe : c'est la méthode DECROLY ! Connaissez-vous un enseignant qui l'ai pratiquée ? Moi, pas. Pitié, que les professionnels, qui savent, eux, de quoi ils parlent, cessent de souffler sur des braises... qui n'existent pas !
Bien à vous,
Elsa.
Et merci pour votre blog ! Je suis une fervente admiratrice à l'esprit critique ! ;)
J'ai pratiqué dans des classes de CP, en stage ou en remplacement, et je maintiens que les enseignants font au mieux du semi-global, une espèce de salade qui ne correspond en rien au fonctionnement de notre cerveau!
Je n'idéalise pas l'Afrique, je ne compare pas les cultures et ne jette pas le discrédit sur les méthodes alternatives qui respectent les enfants, je ne parle ici que de l'apprentissage de la lecture et de rien d'autre.L'éducation à la sexualité dans les classes africaines, n'est pas le propos.
La polémique ne date pas de 2006, j'ai appris à lire avec la méthode Boscher et ma mère avant mon entrée au CP parce qu'elle était bien consciente-comme bon nombre de parents- des écueils des méthodes d'apprentissage en cours...Je ne reçois que des parents qui se plaignent des méthodes catastrophiques utilisées en CP (ce sont leurs termes)qui conduisent les enfants droit chez les orthophonistes et les graphothérapeutes...je connais bon nombre d'orthophonistes qui remettent en cause les méthodes d'apprentissage de lecture.Donc je maintiens mes propos et reste, pour cette fois, en désaccord total avec vous.
Voyez les commentaires, mes observations semblent partagées ...
Les progrès étaient probants en juin dernier, mais à quel prix! Une lecture à haute voix à la médiathèque est organisée pour les élèves concernés devant des CP, CE1 du village. On a toutes les peines du monde à récupérer les autorisations de sortie de la part des parents. Les élèves tardent à transmettre le document parce qu'ils ne se sentent pas encore à l'aise pour ce genre d'exercice (en juin)... On appelle donc en direct les parents... "C'est obligatoire?" demandent certains...
Mon point de vue est le suivant : les parents, les enseignants eux-mêmes ne sont pas encore complètement convaincus de l'importance d'une lecture fluide, régulière et plaisante. La télévision, l'ordinateur, les jeux électroniques comblent facilement l'espace qui pourrait être consacré à la lecture. Les conséquences sur l'autonomie des enfants et des adultes qu'ils seront ne sont que lointainement envisagées.
Je continue de penser qu'il ne faut pourtant pas se décourager et toucher le plus d'élèves et de parents possibles. Dans nos classes et dans nos familles. Le temps n'est plus au constat. Il faut agir.
C'est pourquoi, une méthodologie accessible pour "apprendre à apprendre à lire" serait peut-être de bon aloi pour ceux/celles qui voudraient s'y mettre mais qui sont assez démunis (ou submergé(e)s, non? Merci d'envisager une mise en place des dispositifs dans une classe de 30 élèves...
Merci!
Je ne suis pas la seule enseignante de français en collège à surmonter un découragement énorme à devoir accueillir des élèves de 6° qui ne savent pas lire. 5-6 par classe en moyenne tous les ans en grande difficulté en lecture.
Cela fait peine à voir. Quand pratiquement tous se disputaient il y a quelques années pour lire à haute voix devant la classe, j'ai l'impression de soumettre à la torture les élèves en le leur demandant en début d'année de 6°.
Du coup, tous "y passent" (environ 30 élèves) pendant 5 min. Je leur laisse le choix de l'histoire que l'on va écouter ensemble (tirée du manuel de 6°). Cela me permet d'évaluer l'ampleur de ma tâche dans les mois qui suivent...
L'année dernière, en me rendant compte de la difficulté des élèves à déchiffrer un texte inconnu, j'ai abrégé la massacre à 30 min pour éviter de maltraiter davantage des élèves que je voyais pâlir à mesure que se déroulait la liste alphabétique. Et je leur ai dit que nous continuerions le lendemain. Soupirs de soulagement manifestes. Là, c'est moi qui pâlissais. Mais une main timide se lève. "Mais madame, ceux qui seront interrogés demain auront le temps de se préparer... alors que nous, non!" Certes... Le lendemain, JE terminai à haute voix la lecture de la Belle au Bois Dormant et interrogeai les autres élèves sur un autre texte du manuel, au hasard...
Je ne sais pas apprendre à lire à un enfant de 11 ans. Mais je peux diagnostiquer les lacunes : saut de syllabes, inversions de lettres, ponctuation non marquée, etc. Pour chaque enfant concerné, je convoque les parents, mets en place des PPRE (accord entre la famille et le collège pour la mise en place d'un dispositif ciblé d'aide) : Mme, Monsieur, vous vous engagez à faire lire à haute voix votre enfant tous les jours pendant 10 min... Je demande si un suivi orthophonique a déjà été envisagé pour ceux qui sont manifestement dyslexiques. Je hurle intérieurement quand les parents me disent que non. Pas contre eux... j'incrimine les profs qui laissent passer en 6° des petits loups en sachant très bien qu'ils les envoient au casse-pipe. Je me fais détester des professeurs des écoles lors des rencontres de liaison école-collège en juin. Je pose les questions qui fâchent. La dernière rencontre, on colle dans mon "équipe" une conseillère pédagogique du Rectorat. Pourtant, elle me soutient. Les professeurs des écoles rencontrés (3) blêmissent... Quel carnage!
Une remarque cependant sur l'article : il faut trouver des solutions pour apprendre aux professeurs des écoles à apprendre à lire, non? Parce que très clairement, ils ne savent pas comment faire. Comment envisager autrement la chose qu'en demandant des moyens de formation pour... les profs dans ce domaine?
Un atelier lecture est mis en place depuis deux ans dans mon collège. 1 heure par semaine obligatoire, pour les élèves que les professeurs de français ont "repérés" en début d'année. On se limite à ne convoquer qu'une douzaine d'élèves. Au-delà, on n'arrive pas à mener des activités efficaces pour chaque enfant. Aucun d'entre eux n'est autonome dans ce domaine. Les élèves rechignent... Une heure de plus dans leur emploi du temps... On parlemente avec les parents pour justifier le dispositif pour leur enfant.
Rien n'est plus simple que d'apprendre à lire avec une méthode syllabique !
Je vais faire un post pour conseiller les méthodes simples à utiliser et une série pour apprendre à apprendre à lire !
Oui, le constat est amer pour ceux qui ouvrent les yeux sur les méthodes inefficaces, pardon pour le pléonasme, des pédagogistes des 40 dernières années. Que de stress pour les enfants et les familles. Alors qu' il est très simple d' apprendre avec la méthode syllabique. C' est même un jeu d' enfant!
Mes enfants, auparavant scolarisés en filière immersive (breton) ont rencontré une instit (grande section, C.P et CE1) qui utilisait une méthode semi-globale. Sur 5 élèves de C.P, 2 n' arrivaient pas à apprendre à lire. Quel massacre! Les parents de ses petites faisaient confiance.
Ma fille a réussit à apprendre malgré tout car je veillais au grain. En lui expliquant le B.A, BA.
Entretemps, nous avons opté pour l' IEF. Ma deuxième fille a donc appris à lire de façon syllabique e brezhoneg (en breton). Apprendre à lire en breton est encore plus simple qu' en français car à une exception près (le "v" étant parfois prononcé "o"), la correspondance phonème-graphème est totale. Donc, impossible de prétendre que c' est la complexité graphème-phonème qui freine la lecture. La seule faute revient à l' apprentissage semi-globale.
Et pour l' anecdote, ma fille a appris seule à lire en français avec la méthode Boscher. C' était son livre de chevet, qu' elle potassait tous les soirs, aidée par ses aînés. Et il est important aussi de souligner combien le désir de savoir lire permet de faire des efforts. Pour avoir la joie de lire soi-même des histoires, il faut aussi que les parents lisent des histoires aux enfants. Et lisent eux-mêmes.
Jacotte
http://www.canalacademie.com/apprendre/index.php
http://www.canalacademie.com/apprendre/index.php
On se sent moins seul(e)s!
Je ne pense pas que cela soit un faux débat.
Elsa si je puis me permettre que pensez-vous de ce livre :
L'Ecole des Illusionnistes d'Elisabeth Nuyts
Chercheuse en Pédagogie
Il m'a été conseillé par la directrice d'une école alternative et j'en recommande à tous la lecture, parents et enseignants.
Voici le quatrième de couverture:
"Comment la France, berceau des Lumières, peut-elle avoir actuellement 40 % d'illettrés ? L'auteur qui s'est spécialisée dans l'aide aux personnes en difficultés d'apprentissage, a maintenant consacré trente ans de recherches à cette question. Son ouvrage, très documenté, est le produit d'un va-et-vient constant entre études de cas, pédagogie et biologie. Il nous démontre, preuves à l'appui, les dangers des méthodes illusionnistes progressivement mises en place depuis le plan Langevin/Wallon.
Nos cerveaux [...] sont amputés par la nouvelle lecture globale, rebaptisée semi-globale, qui est maintenant de surcroît silencieuse dès le cours préparatoire et rapide dès le CE1. Or, la pédagogie visuelle dont ces méthodes de lecture relèvent, a investi peu à peu la plupart des bastions de notre enseignement. Boudant les fonctions du cerveau conscient (analyse, temps, logique verbale), elle privilégie désormais la forme, l'analogie et l'intuition. Tous les apprentissages fondamentaux (écoute, lecture, expression écrite, grammaire) ont été remaniés. La forme a détrôné le fond, les repères temporels et personnels ont disparu. Dyslexie, dysorthographie, dyscalculie, troubles de la mémoire, mal-être, mauvaise perception de soi et des autres, absence de repères, violence, sont les conséquences de cet enseignement. L'homme nouveau ainsi créé de toutes pièces est dangereusement dépendant.
Heureusement, de même qu'en biologie la lésion d'un organe en éclaire les fonctions, de même ici, les multiples carences que la pédagogie du cerveau intuitif a induites, nous ont permis de comprendre le cheminement qu'il aurait fallu suivre. Ce livre n'est donc pas qu'un cri d'alarme. Il nous prouve, en grande partie déjà, que le développement psycho-cognitif de l'immense majorité de nos enfants est à notre portée, à condition que, tournant le dos aux théories irréalistes, nous prenions le chemin du bon sens. Il s'adresse aux parents, aux éducateurs, aux scientifiques et à tous les hommes épris de liberté et d'humanisme."
Hélas le Français n'est pas le seul touché par les dérives pédagogistes:
Que dire de la démission de Laurent Lafforgue: "Nommé, par le président de la République Jacques Chirac, membre du Haut Conseil de l'éducation (HCE), instauré par la loi Fillon, il en démissionne à la demande du président du HCE, le 21 novembre 2005, au lendemain de la première réunion de travail. Selon Laurent Lafforgue le motif invoqué serait le contenu virulent d'un courriel http://www.ihes.fr/~lafforgue/dem/courriel.html
où il exposait ses réticences concernant la qualification des experts du ministère de l'Éducation nationale pour mener à bien le travail du HCE 2. Il est remplacé le 2 mars 2006 par Antoine Compagnon, professeur à l'université Paris-IV Sorbonne.
Il a écrit avec Liliane Lurçat un livre intitulé La Débâcle de l'école (éditions François-Xavier de Guibert, 2007), et donné de nombreuses interviews et conférences sur l'éducation."
Dites-moi tous ce que vous en pensez ? Les enseignements tels qu'ils sont pratiqués actuellement ne sont-ils pas à l'origine de nombreux troubles tels que dyscalculie et dyslexie entre autres ?
La diversité des méthodes utilisées ou non par les enseignants est-elle un enrichissement pour les élèves ou a t-elle un effet pervers celui de perdre l'enfant dans ces diverses méthodes d'apprentissages et de le priver de repères ?
Merci d'avoir eu le courage de lire jusqu'au bout