Cet été, avant notre déménagement, je suis allée voir ce film documentaire :
bande annonce
Alors j'ai lu :
et puis mon mari a dévoré mes livres, et ne s'arrête plus d'en parler, pour "que les gens comprennent et changent"
Où trouver ces livres ? Ben là !
Et il m'en reste à lire :
Et André Stern, et JP Lepris et...
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Et là, dans le noir, dans la salle, j'ai compris ! J'ai compris que je faisais fausse route. Fausse route avec ma compréhension du unschooling, fausse route dans l'instruction de nos enfants. J'ai traîné mon mari pour la séance suivante, qui me voyant tellement enthousiasmée, s'est dit, qu'il fallait tout de même qu'il voit cela. Nous avons vu . Nous avons vu des enfants heureux, enthousiastes, gentils, respectueux des plus jeunes et des plus vieux, une bienveillance palpable. Nous avons vu des enfants construits, cultivés, intelligents, brillants même peut être. Nous avons réalisé qu'apprendre est aussi naturel que respirer et qu'on ne doit pas forcer un apprentissage. Tout vient à point à qui sait attendre.
et puis mon mari a dévoré mes livres, et ne s'arrête plus d'en parler, pour "que les gens comprennent et changent"
Où trouver ces livres ? Ben là !
Et il m'en reste à lire :
Et André Stern, et JP Lepris et...
J'ai observé mes enfants plus finement cet été et depuis un mois. Et j'ai vu qu'en effet, ils apprennent, ils sont curieux et enthousiastes et que mon rôle est d'entretenir cet enthousiasme. Mon rôle est d'abord d'être à l'écoute et disponible. C'est beaucoup plus essentiel que de faire des plannings et des programmations !
J'ai réalisé. J'ai réalisé qu'en effet un apprentissage forcé ne donne que peu de résultats. Bien sûr qu'en insistant, ils font ce qu'on leur demande, ils apprennent, ils enchaînent les exercices dans les larmes, l'énervement, la lassitude, le chantage et qu'en reste-t-il ? Ils retiennent la règle, progressent en orthographe ? Peut être . Mais dans quelles conditions et au bout de combien de temps ? Autant de temps qu'ils pouvaient consacrer à des sujets qui les intéressent et pour lesquels ils peuvent consacrer une énergie folle !
Bien entendu tout ceci est nouveau pour nous tous ! Les enfants passent beaucoup de temps, depuis un mois, dehors et se livrent à toutes sortes de jeux et d'observations. Les jeux et leurs centres d'intérêt nous amènent à faire des maths, du français, de l'éveil. A moi ensuite d'apporter un environnement suffisamment riche et des propositions d'activités pour que cette curiosité se maintiennent et qu'ils trouvent peu à peu des réponses à leurs questions et qu'apprendre reste un bonheur !
Plus de pratique et d'action, moins de théorie et d'écrit car c'est en faisant qu'on apprend ! Les échanges oraux sont primordiaux. Il faut que je réfléchisse à comment gérer le contrôle de l'IEN sans stress...J'essaie donc pour le moment de mixer unschooling-homeschooling.
Slow life, slow learning. Je respecte enfin, vraiment, leur rythme.
Les inquiétudes demeurent bien entendu. J'ai confiance en nous mais le système est fait d'une telle façon que c'est difficile de se déformater tout à fait, trouver la force d'affronter l'EN. Pour l'instant donc, je maintiens mon mix et je continue à approfondir ma découverte de cette nouvelle planète pour moi : les apprentissages autonomes.
Fini donc les emplois du temps figés, les plannings, les programmations ! Je sais où je vais, j'ai des manuels bien sûr et j'espère m'en servir...mais jamais sans enthousiasme ! Et j'apprends aussi à bien observer c'est à dire à voir dans une activité, une sortie, un tâche, une discussion, tous les apprentissages qui se mettent en place ; un peu comme si je cherchais à chaque instant comment traduire en langage EN ce que font les enfants le plus naturellement du monde !
Je vis donc j'apprends.
Commentaires
Je suis contente que vous en parliez car ce sujet m'interroge de plus en plus . Et surtout l'aspect très pratique : comment proposer un environnement suffisamment stimulant pour une famille nombreuse donc avec des âges et des besoins très différents ? Comment suivre réellement la progression de 4-5 enfants ? Bon je n'en suis pas là non plus car bébé 2 va seulement naître mais je travaille (déjà) au corps mon mari pour ne pas mettre l'aînée à l'école l'année prochaine...
Merci aussi d'avoir présenté "guide de survie pour une mère de famille", c'est tout à fait le livre que je cherchais. Il n'y a plus qu'à !
Servane
il faudrait que je regarde ce film
nous avons fais le choix de sortir notre fille de l'EN (depuis cette année) mais elle va dans une école privé (pédagogie coopérative et Montessori)
j'admire les personnes qui font le choix de l'instruction en famille, mais je ne m'en sens pas capable
Merci de ce partage qui rejoint tellement de mes interrogations, de mes craintes aussi.
Bon, je risque une petite réflexion très personnelle : ça ressemble beaucoup à une sorte de conversion, non ? Redevenir serviteur de ce que Dieu a si bien créé (en l'occurrence nos enfants :) ).
Le père de ma fille, encore convaincu il y a un mois du bienfondé de nos choix dans notre cas à nous, s'est laissé influencé par tous ses amis qui envoient leurs enfants à l'école dès la maternelle (et qui conseillent sans tenir compte de notre situation et du caractère de la petite).
Je rassemble donc documents et témoignages pour qu'il retrouve sa confiance et son assurance dans notre capacité à fournir à Tara un environnement riche et ancré dans le réel.
Je pense important de trouver le juste milieu entre formelle et informelle !
Les acquis et base doivent être présent.
Je suis très intéressée de savoir comment tu organises ton temps, quels enfants sont concernés ( tes collégiens sont-ils retournés au collège comme l'an dernier ?). D'un côté j'adhère complètement à ce que tu écris et je suis convaincue ; de l'autre cela pose beaucoup de questions... ta pratique d'un mix de homeschooling et de unschooling me semble un bon compromis. J'ai l'impression qu'il y a en effet des notions à transmettre d'une manière structurée. Je prends l'exemple de la grammaire. Je crois que la grammaire, par l'analyse grammaticale et l'analyse logique, structure l'esprit et donne à l'enfant la capacité d'analyse et par la suite d'esprit critique qui lui sera indispensable adulte. Je ne vois pas comment en faire en unschooling...
J'attends avec impatience les suites de ton post !
Nous ne nous sommes rencontrées qu'à quelques reprises... mais je peux dire que j'aurais souhaité pouvoir encore discuter avec toi à Combourg.
Merci pour tes articles, que je lis avec attention et que je trouve à chaque fois très riches.
J'ai commencé, avec Yannis, des activités un peu plus scolaires, entre 1/2h à 1h par jour. Je vois bcp de positif là dedans, mais je sens aussi, comme tu le dis dans ton dernier article, qu'il ne faut pas forcer, c'est à dire ne pas forcer pour ne pas braquer, car sinon rien n'est atteint et l'apprentissage aura beaucoup de mal à voir le jour. Accompagner tout en douceur les difficultés et savoir remettre à plus tard si l'on sent que c'est nécessaire...
Ah, c'est tout un art que d'être parents !
Merci à toi,
Delphine
ce film m'a aussi complètement bouleversé, bousculé... je n'en ai pas dormi pendant quelques nuits!!!
Vous faites le plus beau cadeau à vos enfants, bravo!!!
J'admire vraiment tous ces parents qui font du unschooling!rappelez vous , faites vous confiance!
belle route avec votre famille.
tout ça est très intéressant !
Pas moyen de trouver une salle projetant ce film et je crains de devoir attendre la sortie en DVD.
Pour les livres, la commande est partie.
Sur l'organisation du temps et la méhode, mon mari et moi en avons discuté et il nous semble que dans une bonne journée, il doit y avoir 2 heures de stimulation intélectuelle (sorties, découvertes, musées, discussions autour de livres ou DVD), 2 heures d'activités physiques, 2 heures de travail très scolaire (contraignant pour l'enfant mais indispensable) et 2 heures de jeux (individuels, avec les copains et aussi en famille). Quand une journée a réuni tous ces ingrédients saupoudrés tout-au-long de la journée alors le soir au moment de histoires, notre petit est heureux, fatigué mais apaisé.
Je suis ravie de vous lire à nouveau !
Anne
Non Claire-Lise, cela ne tournera pas à l'anarchie! Parce que comprendre que l'on peut faire une plus large place à l'informel ou être capable de voir des apprentissages dans des temps non scolaires ne signifie pas tout laisser faire et tout laisser dire dans n'importe quel domaine ! Je ne renonce pas à mon autorité de maman ! Par ailleurs, il s'agit aussi de s'appuyer sur leur curiosité et leur enthousiasme pour travailler, les accompagner en douceur mais tenir fermement le cap tout de même pour que quel que soit leur centre d'intérêt du moment, ils aillent au bout de ce qu'ils entreprennent.Il s'agit pour moi d'accorder aussi moins d'importance à la trace écrite. Et de leur faire davantage confiance. Je vois bien que mes enfants ont aussi leur propre discipline intérieure et qu'ils ne se laissent pas aller à l'anarchie ; les bases ne se mettent réellement en place que si l'enfant en ressent le besoin et en comprend la nécessité.
Merci Anne pour cette idée de répartition de temps dans la journée ! Je trouve en effet que les temps de dépenses physiques sont beaucoup trop négligés et nos enfants en ont besoin. Nous sommes tellement centrés sur les apprentissages formels et scolaires, la théorie, qu'on en oublie les réels besoins du corps pour que nos enfants restent en bonne santé longtemps.Savez vous que l'homme n'est pas fait pour rester assis plus de 15min d'affilée?!
@Armelle, je suis effectivement dans un compromis auquel je tiens, je deviens juste plus flexible...avec le temps cependant, je ne trouve pas que la grammaire étudiée dans les dosages actuels soit utile pour grand chose...je crois, avec le temps et l'observation, à l'utilité de la lecture et de la copie. Les enfants sont bien plus capables qu'on ne le croit de raisonner, analyser, déduire, émettre des hypothèses, les vérifier sans avoir fait de grammaire ! L'esprit critique se développe au contact des lectures et des échanges bien plus qu'avec de l'analyse. D'ailleurs pendant de nombreuses années, la plupart des enfants ne font aucun lien entre ce qu'ils écrivent (rédaction, dictée) et les règles apprises et appliquées dans des exercices !
@Brune et Vic, j'aime tant vous lire !Merci pour vos merveilleux blogs ! J'adorerais une rencontre !
Laisser une large place à la l'informel et au respect du rythme et de la liberté des enfants, est pas de plus dans un accompagnement bienveillant mais ne signifie aucunement que je ne transmets plus ! Je crois d'ailleurs que je montre et j'explique plus que je ne transmets et l'enfant, lui, apprend. Ils aiment d'ailleurs que je leur "transmette" des connaissances et des savoirs faire. Ils veulent savoir, connaitre, comprendre. Comme toi Brune, je retiens effectivement avant toute chose : enthousiasme, curiosité, douceur, respect du rythme, accepter la lenteur et des chemins d'acquisition qui ne sont pas ceux prévus au départ...
le jeu dixit m'avait bcp plu qd je l'avais vu chez mon marchand de jeux (une boutique extra qui ne vend que des jeux ds ce genre là et le type évidemment connait parfaitement sa boutique et sait nous conseiller ds nos choix!!)
merci et bonne route ds la joie de l'apprentissage!!!
merci pour cet article. Je partage tout à fait ta réflexion et le juste milieu que tu recherches. J'aimerai cette année ne pas trop nous "formater" dans les apprentissage et laissez plus de liberté à la curiosité intellectuelle spontanée des enfants. Je m'interroge aussi sur le temps réservé aux travaux manuels. Mes filles aiment coudre, tricoter... mes garçons inventent sans cesses des objets divers... je trouve les programmes scolaires tellement éloignés parfois de ce qui leur sera vraiment utile dans une vie, qu'il me semble important de revenir à l'essentiel, à leur rythme.
Comme l'a si bien dit Vic, quel bonheur de pouvoir se remettre en question et d'évoluer avec eux.
J'attends avec impatience la suite de tes réflexions, et le détail de ta nouvelle organisation.
Servane
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Sans vouloir casser votre enthousiasme, il ne faut pas oublier que c'est un documentaire et donc que la réalisatrice a "casté" ses intervenants et qu'elle a effectué un montage et créé une mise en scène...
Fréquentant depuis plusieurs années les réseaux nonsco, je peux vous assurer que la plupart des enfants suivant une instruction informelle ne donnent pas forcément envie... pas spécialement sympas, souvent maussades et hautains, loin d'être tous super cultivés ou intelligents... Certains passant leur journée sur des jeux vidéos, ils écrivent à 12 ans avec un niveau (et les fautes qui vont avec) de CE1... D'autres sont traînés chaque jour à des sorties qu'ils n'ont pas choisies (on repassera pour l'informel sur basant sur les envies et les passions de l'enfant)...
S'il y a une chose que j'ai apprise dans ce milieu, c'est qu'il y a une énorme différence entre que les gens affichent et ce qu'ils font vraiment...
La lecture de ta réaction après ce film (que je n'ai pas encore vu) me pousse à m'intéresser de plus près à ces apprentissages autonomes dont j'entends parler depuis que ma famille est concernée par l'IEF . Je n'osais pas trop m'y aventurer pour cause de formatage EN, d'aprioris trop négatifs et je peux encore certainement trouver d'autres noms pour dissimuler une forme de peur de l'inconnu tout simplement . Je pensais que c'était peut être simplement une version très cool de l'IEF mais venant de la mère poule ... Cela ne colle pas ... Je vais donc explorer cet horizon ...
À bientôt
Domitille
PS quel livre conseillerais tu en premier?
@Domi : les apprentissages autonomes, John Holt
Un grand merci !
Notre projet s'en trouve agréablement chamboulé !