Quelles différences fait on entre syllabe écrite et syllabe phonique ?
Le découpage des mots par syllabes n'est pas le même suivant que l'on s'en tient aux sons que l'on entend ou aux syllabes qui sont écrites notamment à cause des lettres muettes, des phonèmes complexes, des doublements de consonnes etc...
L'essentiel est de travailler avec le jeune enfant les syllabes phoniques c'est à dire qu'il entend.
Prenons le mot CANARI
l'enfant va dire le mot et le scander ne tapant dans les mains à chaque syllabe prononcée : CA-NA-RI, il y a trois syllabes. Par la suite, il fera des exercices pour trouver le son dans le mot. Par exemple le i est il au début, au milieu ou à la fin du mot ? Dans quelle syllabe entend on le son k etc...
Découpons le maintenant selon les syllabes écrites, nous aurons CA-NA-RI. C'est le même découpage.
Prenons cette fois le mot CROCODILE
Ce mot comporte 3 syllabes phoniques : CRO-CO-DILE du fait du e muet.
mais nous compterons 4 syllabes écrites CRO-CO-DI-LE. Mais ce découpage ne correspond pas à la réalité de l'enfant car nous ne disons jamais un crocodileu. Seule l'orthographe peut justifier ce découpage, et cela peut attendre un peu. Dans un premier temps, nous travaillons les sons.L'enfant s'efforce de prononcer le mot puis d'en identifier chaque son pour pouvoir l'écrire. il "attache" les sons. Puis l'enfant verra les lettres muettes en étudiant les lettres finales muettes et en travaillant certaines dictées muettes.
Ainsi le mot ROBE ne contient qu'une syllabe phonique. L'enfant ne frappera qu'une seule fois dans les mains "ROB" alors qu'un découpage en syllabe écrite en comptabilisera 2.
Il s'agit bien là d'activités de phonologie. Les syllabes écrites viennent dans un deuxième temps.
Au poulailler, je propose les mots avec au départ une couleur particulière (gris clair) pour les finales muettes ainsi l'enfant voit que la lettre est présente mais sait qu'il ne doit pas la lire. Il lit le mot tel qu'il doit être prononcé.C'est beaucoup plus logique ! Puis peu à peu les mots sont écrits normalement et l'enfant par habitude et à force de répétition des exercices saura identifier les finales muettes.
exemple : crocodile devient crocodile puis crocodile
Au poulailler, je propose les mots avec au départ une couleur particulière (gris clair) pour les finales muettes ainsi l'enfant voit que la lettre est présente mais sait qu'il ne doit pas la lire. Il lit le mot tel qu'il doit être prononcé.C'est beaucoup plus logique ! Puis peu à peu les mots sont écrits normalement et l'enfant par habitude et à force de répétition des exercices saura identifier les finales muettes.
exemple : crocodile devient crocodile puis crocodile
Commentaires
merci ce sujet me passionne.
Juste pour vous dire que dans le sud de la France, les E ne sont pas muets, une Robe et une Robe et pas une Rob ;)
Pour ce qui est de Thierry Venot, pour lui également, Robe se decoupe en RO-BE , 2 syllabes dans son livre :)
Bonne continuation avec votre famille :)
Je ne connais pas la méthode de Th Venot, je ne me prononcerai donc pas à son sujet.Je maintiens cependant que son découpage est un découpage écrit et non phonique.
Pour ce qui est des accents, ils sont en effet une réalité propre à chaque région cependant, il exite une langue française normée avec ses codes et c'est bien de celle-là dont il s'agit et que j'estime devoir apprendre à mes enfants.Ainsi dans la langue française, le e en fin de mot est bien muet tout comme le "au" du mot épaule se prononce "ô" c'est à dire un o fermé et non un o ouvert comme on le fait dans le Sud.La norme est bien celle-ci, l'accent est pour moi une particularité charmante mais qui ne doit pas être enseignée.
Cela relève, toujours selon moi (je respecte tout à fait les avis divergents même si je ne les partage pas), de la même logique que des fautes de langage qui ont cours dans les familles, à la télévision, dans les journaux etc...cela ne signifie pas que l'on doit les utiliser ou les enseigner. Ainsi on ne dit pas le pull à Mathieu mais le pull de Mathieu, on ne dit pas ce midi mais à midi (on ne dit pas non plus ce 3 heures, ce minuit), on ne dit pas au jour d'aujourd'hui car c'est un pléonasme (aujourd'hui signifie déjà le jour de ce jour), on ne va pas sur St Malo mais à St Malo (sauf si on a une fâcheuse tendance à léviter !), on ne part pas sur un poulet fermier mais on utilise un poulet fermier (merci aux émissions de cuisine, ils cuisinent mieux qu'ils ne parlent ...!) et je pourrais continuer car la liste est longue !
Bonne oncitnuation à vous et à votre famille et encore merci d'illustrer ce blog de vos réflexions et commentaires.
Je suis moi-même surprise quand je vois qu'à ce jour aucun journaliste ou présentateur ne prononce les '' ai '' dans les mots comme mais, jamais, était, les, des, bref on entend plus le son '' ai ''... tous les '' ai '' deviennent des '' é ''.
Ha ! les liaisons...je ne cesse de reprendre mon fils. Moi, ce sont les '' ai '' mal prononcé, je ne supporte pas. As-tu, toi aussi remarqué que les '' ai '' se prononce '' é '' ?
Juste sur la question des accents, je comprends très bien votre point de vue. Bien prononcer permet de mieux écrire. Vous semblez cependant considérer que l'accent "se prend" ou "se perd" à loisir.
Mais le problème c'est que lorsqu'on parle soi-même avec l'accent, que l'on a toujours entendu cette musique là, il est difficile en réalité de se corriger. Et le niveau d'études ne change rien. On peut apprendre à utiliser des expressions correctes, à faire des liaisons...bref à avoir un vocabulaire, une syntaxe, une grammaire corrects mais corriger la prononciation des "é" "ai" "è" (sans parler des "en" nasalisés impossibles à dire autrement pour moi) est bien plus difficile. Je sais de quoi je parle puisque j'ai moi-même l'accent du sud-ouest et vit depuis presque 10 ans à Paris. Mon mari a un très bel accent français, que j'entends donc quotidiennement mais le pli pris dans l'enfance et le bain familial ne disparaît pas. L'accent n'est pas une question de choix ou de "faire charmant", on le reçoit dans son milieu. On peut le travailler bien-sûr (comme pour une langue étrangère)et l'atténuer (c'est mon cas) mais l'effacer complètement, il me semble que non.
Et bien évidemment, lorsque je parle à mes enfants ou que j'enseigne en classe, je n'enseigne pas l'accent. Il n'est pas un objet d'enseignement. Mais il est présent dans mon élocution, c'est un fait que je ne peux gommer. Cependant, ce n'est pas réellement handicapant, l'apprentissage de l'orthographe, de l'analyse logique et les petits "trucs" (comme remplacer "est" par "était") permettent de suppléer la prononciation.
Bref, ce e muet lui pose problème, et du coup elle "a faux" à ses exercices et en est triste... et moi, ça m'énerve!
Quant au é qui envahit tout, c'est une galère intégrale.
Je ne sais pas si vous vous souvenez de la pub "c'est quoi cette bouteille de léééé?" qui me choquait l'oreille à l'époque... maintenant, je me surprends à le dire de cette façon...
plus que parisien, il semblerait que ce soit une façon normande de prononcer.
Parfois, je fais attention, mais faire attention sans arrêt est impossible... :(
Et j'ai malheureusement l'impression que ça ne va pas en s'arrangeant...